
Depuis quelques années, les crises majeures et catastrophes naturelles démontrent les limites des dispositifs traditionnels d’alerte de la population, notamment l’application Alertswiss ou les messages diffusés via la radio et la télévision. Face à ces insuffisances, la Suisse s’apprête à moderniser son système d’alerte avec l’introduction du Cell Broadcast, à l’image des voisins européens.
Le Cell Broadcast permettra d’envoyer en quelques secondes des instructions précises à tous les téléphones mobiles situés dans une zone donnée, sans nécessité d’inscription préalable ou d’installation d’une application. Cette technologie s’impose donc comme un complément de poids à l’arsenal existant, en touchant immédiatement un public bien plus large, y compris les personnes de passage.
Longtemps considérées comme incontournables, les sirènes, bien que fiables et permettant de réveiller la population de nuit, ne transmettent aucun détail sur le danger ni sur la conduite à tenir. Alertswiss et le web assurent déjà une information plus riche et accessible, mais leur adoption n’est pas universelle et leur efficacité dépend d’une connexion internet fonctionnelle.
Cell Broadcast: stratégique et nécessaire
Inspiré par les retours d’expérience européens, notamment à la suite des inondations meurtrières de la vallée de l’Ahr en Allemagne ou lors de crises en Ukraine, le déploiement du Cell Broadcast vise à pallier ces lacunes de portée et d’instantanéité. La Confédération prévoit d’y investir environ 56 millions de francs à l’horizon 2035, dans une stratégie multicanaux où chaque outil conserve sa pertinence selon le contexte, selon la documentation de ce communiqué.
Néanmoins, le Cell Broadcast ne saurait tout résoudre : il ne remplace ni les fonctions d’abonnement, de partage ni la richesse de contenu offerte par Alertswiss. Sa vocation première est l’alerte massive, brute, pour faire réagir rapidement la population – une mission critique qui justifie l’intérêt croissant pour cette solution.
Une redondance bienvenue
La multiplication des canaux d’alerte répond à la montée des risques climatiques, technologiques et géopolitiques. En effet, les réseaux mobiles, bien que performants, restent vulnérables aux pannes, surcharges ou cyberattaques, et la diffusion radio demeure une précieuse option de redondance en cas de coupure prolongée d’électricité ou d’internet.
Pour renforcer son dispositif global, la Confédération envisage également d’équiper les points de rencontre d’urgence de réseaux WLAN autonomes, afin de garantir l’accès aux informations officielles même en situation de crise prolongée. Cette logique de « filet de sécurité » technologique s’étend par ailleurs à la mise à disposition de formats de messages lisibles par machine, pour favoriser la diffusion rapide via des services tiers.
En finalisant la consultation sur le Cell Broadcast, la Suisse devrait se doter d’un outil moderne, adapté à l’ère des communications mobiles et de la diversité des usages. L’investissement se veut raisonnable au regard des montants mobilisés pour l’ensemble des canaux (plus de 356 millions de francs d’ici 2035), surtout si l’on considère la priorité absolue donnée à la sauvegarde des vies humaines.
XS
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Cell broadcast fait comment pour alerter la population quand les antennes cellulaires sont hors service pour excès de neige ou/et absence d’électricité comme l’évènement récement au Valais ?
Oberver et écouter la nature/animaux reste la meilleure solution 100% gratuite sauf si vous êtes dans un bunker ou coin isolé sans rien.
Le problème principal de la Suisse, la lenteur !
2035, 10 ans pour un tel déploiement est inacceptable.
Je ne comprends pas ce besoin que l’on ait constamment à faire des consultations, des pré-études, des études, pour finalement un déploiement, somme toute, pas si complexe…
Surtout quand on voit le résultat des déploiements après tant d’études et tant d’argent investi…