Le câble avec Sunrise UPC perd encore des abonnés TV

  • Dernière modification de la publication :15/04/2025
  • Commentaires de la publication :15 commentaires
Graphiques: Suissedigital.
Graphiques: Suissedigital.

Les derniers chiffres publiés par Suissedigital confirment une tendance qui semble désormais structurelle: le câble continue de perdre des abonnés dans le secteur de la télévision en Suisse. Si le marché de l’internet et de la téléphonie mobile affiche une croissance, la télévision perd 36 000 abonnés en 2024, passant à un total dépassant très légèrement les 2 millions de clients.

Dans ce contexte, Sunrise (UPC), le plus grand câblo-opérateur du pays, se maintient à peine avec une offre qui se veut très agressive. Les chiffres illustrent bien le déplacement des usages: la télévision traditionnelle sur câble peine à rivaliser avec la montée en puissance du streaming et des services à la demande.

L’internet et la téléphonie dopent la croissance

Alors que la télévision fléchit, les abonnements internet (+48 000) et mobiles (+175 100) suivent une courbe ascendante, portés par une demande toujours plus forte de connectivité à haut débit et de services mobiles. Cette dynamique positive permet au secteur câblé d’investir massivement, à hauteur d’environ un milliard de francs par an, dans ses infrastructures fixes et mobiles.

La pression concurrentielle exercée par Swisscom, mais aussi Salt, se traduit par une pression certaine pour les câblo-opérateurs et leur réseaux parfois dépassés. Sunrise (UP)C, malgré sa position sur le marché doit constamment revoir sa stratégie pour conserver ses clients, notamment face à l’attractivité croissante d’un concurrent comme Salt.

Vers une redéfinition du paysage télévisuel

Face à ces chiffres, difficile d’ignorer que l’heure est à la réinvention du modèle télévisuel classique. Les consommateurs, plus exigeants et volatiles, privilégient désormais souplesse et diversité des contenus, reléguant le câble traditionnel à un rôle de plus en plus secondaire, voire historique. Et le câble n’est pas le mieux positionné sur ce terrain.

Une des clés reste la modernisation des réseaux. Les membres de Suissedigital investissent chaque année environ un milliard de francs dans l’extension de leurs réseaux fixes et mobiles. S’ils contribuent donc de manière importante à la mise en réseau d’une partie du territoire suisse, la vitesse de la modernisation de leurs réseaux n’est pas suffisante.

XS


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Cet article a 15 commentaires

  1. Olivier Gudet

    Le déclin des téléréseaux ? Rien de surprenant, c’était écrit depuis bientôt 15 ans. À l’époque, ils ont tenté d’allumer un contre-feu face à la fibre optique, avec des arguments plus que douteux, freinant ainsi le développement du très haut débit. Pire encore, dans certaines zones déjà couvertes en FTTH, ils n’en ont même pas profité, préférant ignorer l’opportunité plutôt que d’investir intelligemment là où Swisscom était absente. Une erreur stratégique majeure.

    Heureusement, mon opérateur — SEFA — a pris une autre voie. Aujourd’hui, ils terminent la migration vers la fibre, même dans les zones rurales à faible densité. Et maintenant, à la campagne, je peux ENFIN profiter d’un accès 10G symétrique. (depuis 3 semaines…) Et un grand merci à eux pour leur vision à long terme.

    1. Kevin V.

      Commentaire très pertinent ! Il est agréable à lire que certains petits opérateurs prennent cette initiative à bras le corps.

      Par curiosité, à quelle distance d’une grande ville vous trouvez-vous ? SEFA implique une proximité avec Morges ou Lausanne, je suppose. Ce qui a, à mon humble avis, tout de même une importance dans la disponibilité de la fibre et la motivation des opérateurs a effectué la migration.

    2. Tricoline

      @Olivier Guget,
      Pouvez-vous confirmer si SEFA déploie de la fibre optique en architecture P2P (Point-to-Point), donc techniquement ouverte à la concurrence via l’accès de gros (bitstream ou layer 1) ?
      .
      Si l’objectif est simplement de remplacer le réseau coaxial par une fibre unique en P2MP (Point-to-Multipoint), comme cela a été fait à Sierre, cela pose question en termes d’efficacité à long terme.
      En effet, Swisscom est tenue, dans un horizon de 10 ans, de remplacer l’intégralité de son réseau cuivre par de la fibre en P2P, avec 4 fibres jusqu’au logement, conformément à ses obligations réglementaires.
      À l’inverse, certains cablos comme VOénergies ont opté pour le maintien du réseau DOCSIS dans l’attente du déploiement complet du réseau P2P par Swisscom.
      À terme, leurs clients migreront simplement sur la fibre Swisscom, sans devoir investir dans un réseau parallèle.
      .
      C’est d’ailleurs la stratégie de Sunrise, qui n’investit pas dans le last mile en propre, mais privilégie l’accès aux fibres P2P existantes (Swisscom ou autres), comme cela se fait à Yverdon, où le réseau coaxial est voué à être désaffecté.
      .
      Multiplier les réseaux fibre indépendants, non mutualisés, est un non-sens économique, et malheureusement une spécialité bien helvétique.
      Une approche coordonnée et mutualisée entre opérateurs permettrait une meilleure efficience des investissements et un accès plus équitable à l’infrastructure.

  2. Torxxxxx

    Surtout a quoi vous sert un 10 Giga pour un client privé sérieux ? Même une grand entreprise a pas besoin de ça faut pas déconner.-…..

    1. Kevin V.

      Sachant que beaucoup de PME que je connais (y compris dans l’informatique) ont parfois à peine le Giga et n’en sont aucunement handicapées, je ne peux pas vous donner tort 😉

      « Qui peut le plus peut le moins », pourrait-on en conclure, mais je pense que le principal argument est d’ordre marketing. Les clients voient de gros chiffres et c’est tout ce qui importe, d’autant que la majorité n’a pas la compréhension de ces ordres de grandeur informatiques, ni de ce qu’ils ont *réellement* besoin. Et trop souvent, ils surestiment largement leurs besoins.

      En plus on le redit : l’équipement informatique domestique actuel (switchs, cartes réseaux…) supporte rarement plus que le Gigabit (parfois 2.5 Gbps). Alors oui, peut-être que ça se justifie pour une famille de « geeks » consommant tous une grande bande-passante, mais même dans ce cas j’émets une sérieuse réserve. Combien consomme 1 Gbps de manière soutenue dans le temps ?

      Et qu’on ne me sorte pas l’excuse du jeu vidéo ou du streaming : dans le premier cas, la bande-passante est surtout utilisée lors du téléchargement initial des jeux et de leurs mises à jour (donc de manière sporadique) et, dans le second, quelques dizaines de Mbps suffisent.

      En réalité, si on pouvait déjà TOUS avoir 1 Gbps en fibre, ce serait une immense avancée, avant de vouloir commercialiser du 10 Gbps à quelques nantis 🙂

      1. Kevin V.

        Après, je tiens à préciser pour qu’ils n’y ait pas de méprise : je ne suis fondamentalement pas contre la mise à disposition de la fibre à 10 Gbps. D’ailleurs, lorsque mon opérateur augmente mon débit, sans changement de prix, je l’accueille à bras ouverts !

        Simplement qu’une telle vitesse n’a pas réellement d’intérêt domestique et que si elle peut représenter un frein à la mise à disposition de la fibre au plus grand nombre, car complexe et onéreuse, alors autant se concentrer sur le Gigabit. Car le plus important en définitive est d’avoir une couverture nationale (de qualité, et avec un débit stable) 😉

  3. Olivier Gudet

    j’habite à Gilly, pile entre Genève et Lausanne. 30km de chaque côté!
    Gland qui a posé la fibre, s’est arrêté à Bursins, soit le dernier village avant Gilly!

  4. Olivier Gudet

    Tu soulèves un point super important, qu’on oublie souvent : avec la fibre optique, la fameuse notion de « dernier kilomètre » a complètement changé. Avant, c’était la partie la plus faible du réseau, souvent en cuivre, donc lente et limitée. Aujourd’hui, avec la fibre jusqu’à la maison, ce dernier tronçon est ultra performant — parfois même plus que le reste du réseau de l’opérateur !

    Le vrai défi maintenant, c’est plus haut dans l’infrastructure. Les réseaux des opérateurs ne sont pas forcément capables d’absorber tous les débits promis si tout le monde utilisait son abonnement à pleine capacité en même temps. Il y a une forme de « mutualisation » qui se fait à ce niveau.

    Quand un opérateur installe du 10G chez un particulier, ce n’est pas parce qu’on s’attend à ce qu’il en ait besoin tout de suite, mais parce que c’est un investissement pour l’avenir. La fibre a une très longue durée de vie, et les équipements réseau aussi. On évite ainsi de devoir tout remplacer tous les 5 ans.

    Donc oui, c’est un débit « théorique » pour un usage quotidien, mais c’est surtout une base solide pour accompagner les besoins futurs — sans devoir reconstruire tout le réseau à chaque saut technologique.

    1. Kevin V.

      Un investissement pour l’avenir, c’est un concept que j’approuve totalement. Et votre commentaire est une fois encore d’une pertinence sans faille !

      De mon côté, j’attends de voir quand la fibre sera raccordée jusqu’au domicile, mais ça risque de durer. Si on est pressé, on peut en faire la demande auprès de Swisscom, à nos frais, et pour un coût non-négligeable (environ 6’000 francs ; un calculateur est disponible en ligne).

      Le plus ironique, c’est que même dans mon village « perdu », Internet est transporté par la fibre jusqu’au quartier. Seul le dernier tronçon, jusqu’à l’appartement, est une paire cuivrée (à grand renfort de DSLAM). En théorie, il « suffirait » de tirer la fibre depuis ce point (pourtant pas si éloigné) et c’est réglé…

      1. Tricoline

        @Kevin V.,
        .
        Swisscom doit de mettre hors service l’intégralité de son réseau cuivre d’ici 2035. En raccordant actuellement environ 5 % du parc par an, et avec plus de 50 % de couverture prévue d’ici fin 2025, l’objectif paraît atteignable dans les délais impartis.
        .
        Quoi qu’il en soit, dans 10 ans, tout le matériel associé au cuivre (modems xDSL, équipements G.Fast, DSLAM, etc.) sera devenu obsolète à l’échelle industrielle.
        Les principaux équipementiers arrêteront progressivement la production, et il est probable que les “last orders” pour certains composants critiques soient déjà en cours de traitement par les opérateurs. Ces informations sont rarement rendues publiques, mais en tant qu’ancien de l’industrie, j’ai déjà vu ce genre de transition technologique plusieurs fois — c’est un cycle classique.
        .
        La fibre optique de Swisscom sera donc disponible partout où le cuivre est actuellement présent, à l’exception possible de quelques zones très reculées ou résidences foraines.
        .
        À noter également que les raccordements FTTH en P2MP (Point-to-Multipoint) posés ces dernières années sont désormais en cours de conversion vers une architecture P2P (Point-to-Point). Swisscom a dû assumer les conséquences de ses choix initiaux, après avoir pourtant promis dès le départ un déploiement en P2P.

  5. Ils ont mis du P2P. 2 fibres soudées dans le BEP-OTO allant jusqu’à leur point de concentration.

    1. Tricoline

      @Olivier Gaudet,
      Merci pour l’information.
      Ce n’est pas tout à fait compatible avec la norme de Swisscom et des services industriels qui ont déployé la fibre en P2P avec 4 fibres.
      Donc cela limite la concurrence et Swisscom devra poser ses 4 fibres pour être dans les clous.
      D’ailleurs Init7 ne propose pas ses services dans la région d’Aubonne, il y a une bulle…

  6. Luc

    10 Gbit/s est une vitesse parfaitement normale, considérant que: (a) l’infrastructure est montée pour 25 ans, (b), la bande passante est splittée en standard entre 32 utilisateurs finaux, voire 64, et (c), la différence de prix entre l’infrastructure Gpon et XGSpon est négligeable.
    Sans oublier que le choix du XGSpon n’a aucune incidence sur la vitesse de déploiement, dont le prix dépend essentiellement des travaux de pose.

    1. Kevin V.

      Merci pour ces informations intéressantes ! Mais parle-t-on de fibre en P2P (Point-to-Point) ?

      La question étant : combien d’opérateurs proposeront 10 Gbps en standard ? J’ai l’impression que seul Salt le fait (dans les opérateurs nationaux, parce que je ne connais pas tous les opérateurs régionaux…).

  7. Luc

    Point à point, non pas vraiment… les fibres sont groupées par des groupeurs/diviseurs optiques passifs, donc c’est du point à point avec goulet d’étranglement. Techniquement on a bien des fibres passives qui ressemblent à du P2P, mais en fait non, la connexion est partagée.
    Quant au produit 10Gb/s, Sunrise le propose aussi. Personnellement je n’y vois pas d’intérêt, je n’ai même pas les équipements nécessaires pour utiliser le standard de 2,5 Gb/s auquel je suis abonné 😉

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