
L’intelligence artificielle (IA) bouleverse notre rapport à l’information. La récente effervescence autour du navigateur Comet de Perplexity ou un possible rachat de Chrome par OpenAI en sont une preuve éclatante. Alors que certains annonçaient la mort du web, ces initiatives démontrent au contraire que la bataille pour le contrôle de la navigation et de la recherche en ligne ne fait que s’intensifier. Pendant ce temps, les IA continuent de produire des hallucinations…
Comet, le nouveau navigateur de Perplexity AI, promet de révolutionner l’expérience utilisateur en intégrant l’IA au cœur même de la navigation, bien au-delà de simples extensions. Construit sur la base solide de Chromium, il garantit une compatibilité totale avec les standards du web et les extensions existantes, tout en se démarquant par une intégration native de modèles d’IA avancés.
L’approche dite d’«agentic search» devrait permettre à Comet d’automatiser des tâches entières, allant de la recherche d’informations à l’exécution d’actions complexes, comme réserver un vol ou renouveler un abonnement, là où les navigateurs classiques se contentent de suggérer des liens. Cette automatisation s’appuie sur une orchestration intelligente entre modèles locaux et nuagique, offrant des potentialités entre confidentialité, rapidité et puissance de calcul.
Vers une distribution massive de l’IA?
En parallèle, la perspective d’un rachat de Chrome par OpenAI, dans le contexte des procédures antitrust visant Google, suscite de vifs débats dans la tech. Avec ses 3,3 milliards d’utilisateurs (Env. 65% de parts de marché), Chrome représente une porte d’entrée sans équivalent pour déployer massivement les services d’OpenAI, qui passerait potentiellement du statut d’application à celui de couche d’intelligence omniprésente sur le web.
Si cette opération avait lieu, elle bouleverserait la distribution de l’IA en la rendant invisible et omniprésente, intégrée directement dans l’outil principal d’accès à Internet, et non plus cantonnée à des services séparés ou à des plug-ins. Ce changement de paradigme soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes, notamment en matière de concurrence, de respect de la vie privée et de souveraineté numérique.
Des promesses et des risques
Comet, tout comme un Chrome contrôlé par OpenAI, illustrent l’accélération d’une possible fusion entre IA et navigation web, mais aussi les risques de centralisation et d’opacité. Les premières rumeurs autour de Comet font état de performances notables, mais également une consommation énergétique accrue lors des tâches IA intensives, sans compter les questions juridiques liées à la collecte et à l’utilisation des contenus web.
La guerre des navigateurs IA ne fait que commencer. Chaque avancée technique s’accompagne de nouveaux défis éthiques et réglementaires. Le web n’est pas mort: il entre dans une nouvelle phase, où l’IA s’impose comme le champ de bataille central pour le futur de l’information et de la liberté numérique. Avis nécrologique à ceux qui tarderont à se mettre à jour… Et mise en garde à ceux qui sous-estiment les risques de ces IA potentiellement boguées jusqu’au trognon!
XS