
L’ancien monopoliste n’en est plus à une provocation près. A l’occasion de la publication de ses chiffres annuels, Swisscom a titré ainsi son communiqué de presse: «“Forts aujourd’hui, plus encore demain”. Visiblement, le rachat de Vodafone en Italie lui donne des ailes. De quoi se poser quelques questions fondamentales sur cette nouvelle forme d’arrogance.
«Dans le segment de la clientèle privée, le nombre de raccordements mobile a augmenté de 0,3% pour atteindre 4,32 mio. Le nombre de raccordements haut débit sur le réseau fixe a diminué de 1,5% par rapport à l’exercice précédent, pour atteindre 1,70 mio de raccordements, et celui des raccordements TV a baissé de 2,8%, pour s’établir à 1,43 mio de raccordements. Le chiffre d’affaires des services de télécommunications a reculé de 1,6% dans le segment de la clientèle privée, pour atteindre 3795 mio», écrit l’opérateur dans ce communiqué.
Swisscom progresse sur le mobile!
C’est le premier chiffre qui m’interpelle. Comment est-il possible que dans le contexte actuel Swisscom parvienne encore à gagner des clients sur le mobile compte tenu de sa force sur ce sur le marché? Certes, comme les montrent les tests publiés dans cette colonne, Swisscom propose réellement le meilleur réseau mobile du pays, mais il le vend tout de même assez chèrement.
Concrètement, comme le montrait encore hier dans un autre registre ma note sur Zip.ch, Swisscom bénéficie toujours de son ancien monopole, par exemple en termes de nombres ou d’emplacements d’antennes mobiles. Il jouit par ailleurs encore d’autres investissements de l’époque pré-Swisscom.
Du travail, encore du travail…
Evidemment, on ne peut nier la pugnacité de l’opérateur qui se bat presque pour garder chaque client tenté de partir. Mais certains éléments donnent à réfléchir, comme en matière satellitaire. Comment se fait-il que Salt ait soudain été complètement bloqué alors que Swisscom dit réfléchir à cette question? Etonnant non?
Idem pour l’affaire Zip.ch qui dure depuis des années. Certes, on pourrait se dire que cette agence de communication utilise ce dossier pour se donner de la visibilité… D’un autre côté, lorsqu’on voit la frilosité d’un Sunrise UPC à investir dans ses réseaux (idem chez Salt), on se dit que les concurrents de Swisscom n’ont peut-être que ce qu’ils méritent. Pas simple.
Xavier Studer
Principaux résultats de Swisscom sur 2024
1.1-31.12.2024 | 1.1-31.12.2023 | Changement | |
Chiffre d’affaires (en mio de CHF) | 11 036 | 11 072 | -0,3%
0,2%* |
Résultat d’exploitation avant amortissements, EBITDA (en mio de CHF) | 4 355 | 4 622 | -5,8%
-1,0%* |
Résultat d’exploitation EBIT (en mio de CHF) | 1 951 | 2 205 | -11,5% |
Bénéfice net (en mios de CHF) | 1 541 | 1 711 | -9,9% |
Raccordements à haut débit Retail en Suisse (au 31.12 en milliers) | 1 967 | 2 006 | -1,9% |
Raccordements blue TV en Suisse (au 31.12 en milliers) | 1 493 | 1 537 | -2,9% |
Raccordements réseau mobile en Suisse (au 31.12 en milliers) | 6 331 | 6 277 | 0,9% |
Raccordements à haut débit Fastweb (au 31.12 en milliers) | 2 544 | 2 601 | -2,2% |
Raccordements réseau mobile Fastweb (au 31.12 en milliers) | 3 930 | 3 509 | 12,0% |
Investissements (en mio de CHF) | 2 312 | 2 292 | 0,9% |
Dont investissements en Suisse (en mio de CHF) | 1 712 | 1 685 | 1,6% |
Collaborateurs du groupe (équivalents temps plein au 31.12) | 19 887 | 19 729 | 0,8% |
Dont collaborateurs en Suisse (équivalents temps plein au 31.12) | 15 905 | 16 050 | -0,9% |
* Sur une base comparable et à taux de change constant