Salt frappe fort une fois de plus avec une opération marketing audacieuse baptisée «Blackeveryday». L’opérateur basé à Renens, sous la houlette du magnat français Xavier Niel, semble vouloir transformer chaque jour en Black Friday, promettant des réductions spectaculaires à sa clientèle. Cette initiative soulève cependant des questions sur l’état du marché suisse des télécoms, où une apparente guerre des prix semble faire rage.
En effet, un simple coup d’œil sur le site internet de Salt révèle des rabais pouvant atteindre jusqu’à 73% sur certains abonnements mobiles. Ces réductions, qui semblent devenir la norme plutôt que l’exception, interrogent sur la pérennité d’un tel modèle économique dans lequel les prix de base restent très élevés.
Une stratégie agressive
La stratégie de Salt est claire: attirer de nouveaux clients et fidéliser les existants avec des offres alléchantes quasi permanentes. L’opérateur propose par exemple son forfait Swiss Max pour 19,95 CHF par mois au lieu de 71,95 CHF, soit une réduction de 72% à vie. Cette approche pourrait avoir des conséquences à long terme sur la rentabilité de l’entreprise si les marges ne restaient pas substantielles sur les prix de base.
Cette guerre des prix reflète un marché suisse des télécoms toujours en mutation, où les opérateurs doivent sans cesse innover pour se démarquer. Salt ne se contente pas de baisser ses prix, l’entreprise investit également dans l’expansion de son réseau de magasins physiques et dans des partenariats innovants, comme sa collaboration annoncée avec Starlink d’Elon Musk…
Quel paysage télécom pour le futur?
Le «Blackeveryday» de Salt pourrait bien forcer ses concurrents à revoir leurs stratégies tarifaires. Cependant, cette course effrénée aux rabais pourrait ébranler l’ensemble du secteur à terme. Il reste à voir si cette approche permettra à Salt de continuer à gagner des parts de marché, comme elle l’a fait ces dernières années, ou si elle finira par atteindre ses limites.
Il faut dire que Salt bénéficie tant de la faiblesse de Sunrise (UPC) empêtré dans ses opérations financières que d’une certaine «satisfaction» de Swisscom qui table sur la fidélité sans limite de sa clientèle, comme on peut l’apprendre de sources très proches du dossier. Décidément, ce marché suisse des télécoms ne peut que susciter des interrogations continuelles.
XS