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Des fortunes pour les actionnaires de Sunrise, encore trop cher?

Le financier André Krause, CEO de Sunrise.
Le financier André Krause, CEO de Sunrise.

Le CEO de Sunrise (UPC), André Krause, vient d’annoncer que jusqu’à 70% du flux de trésorerie disponible de l’entreprise sera distribué aux actionnaires sous forme de dividendes. Cette généreuse politique de distribution, qui représente environ 240 millions de francs par an, intervient alors que l’opérateur s’apprête à faire son entrée en bourse le 15 novembre.

Malgré une dette colossale représentant 4,5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) après coûts de leasing, la direction affirme pouvoir maintenir ce niveau élevé de distribution tout en conservant 30% du cash-flow pour réduire progressivement son endettement. Cette situation contraste fortement avec Swisscom dont la dette ne représente que 1,5 fois l’EBITDA, selon un entretien accordé à Finanz und Wirtschaft.

Une gouvernance qui pose question

La structure actionnariale soulève également des interrogations avec l’introduction d’actions spécifiques disposant jusqu’à dix fois plus de droits de vote, destinées aux dirigeants américains John Malone et Mike Fries de Liberty Global. Les liens commerciaux entre Sunrise et l’Américain Liberty Global perdureront par ailleurs pendant au moins 5 ans via des contrats de prestations.

Travaillant chez Sunrise depuis 2011, André Krause se félicite d’avoir pu maintenir les marges EBITDA stables sur les dix dernières années, malgré une forte érosion des prix des abonnements mobiles passés de 80-100 francs à 20-40 francs. Cette performance a été rendue possible grâce aux gains de parts de marché et aux économies d’échelle, selon lui.

Des investissements qui interrogent

L’opérateur prévoit d’investir entre 450 et 500 millions de francs par an, un montant présenté comme «nettement supérieur» à la période pré-fusion avec UPC. Toutefois, ces investissements semblent modestes au regard des dividendes promis aux actionnaires, alors même que le secteur nécessite des investissements importants dans les infrastructures 5G et fibre optique, des services numériques de base pour la population, qui devraient être synonymes d’une rentabilité contenue.

Mon commentaire? De nombreux clients continuent de payer leur abonnement au prix fort et cette valeur de 20 à 40 francs est à prendre avec beaucoup de distance. Sinon, on constate que les différents propriétaires de Sunrise se servent sur les actifs et font peser sur l’entreprise une dette tout de même assez colossale. Quant au client, il ne lui reste souvent que les yeux pour pleurer, voyant ses abonnements partir dans les poches de financiers aux dents très longues peu intéressés par le métier de base d’un opérateur.

XS

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