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Avec «Sure», Swisscom est-il condamné à être cher?

Swisscom ON/OFF.
Swisscom ON/OFF.

Swisscom, l’ancien monopoliste, a récemment lancé «Sure», une nouvelle offre d’assurance ON/OFF qui promet simplicité, transparence et flexibilité, comme déjà expliqué ici. Cette initiative marque une diversification stratégique pour l’entreprise, mais soulève des questions quant à la pertinence de son positionnement tarifaire dans un marché concurrentiel.

Présentée dans ce texte, l’offre «Sure» permet aux clients de résilier ou d’adapter leur couverture d’assurance avec une grande facilité, ce qui semble aller à l’encontre du principe de mutualité. En effet, l’assurance repose traditionnellement sur la mutualisation des risques entre les membres d’un grand groupe sur le long terme, où la stabilité des contrats garantit l’équilibre financier du système. La flexibilité offerte par Swisscom pourrait donc saper les fondements mêmes de la mutualité!

Un simple sous-traitant?

De plus, Swisscom ne crée pas ses propres produits d’assurance, mais se contente de revendre ceux de partenaires. Cette approche peut susciter des interrogations sur la valeur ajoutée de l’opérateur dans ce secteur et sur sa capacité à justifier des prix potentiellement élevés. La stratégie de Swisscom pourrait d’ailleurs être perçue comme une tentative de capitaliser sur sa marque sans pour autant véritablement innover.

La question se pose alors de savoir si Swisscom est condamné à maintenir des tarifs élevés pour compenser les risques inhérents à un modèle d’assurance plus volatile. Concrètement, la flexibilité accrue offerte aux clients pourrait entraîner une instabilité des revenus pour l’opérateur, qui pourrait se voir contraint de pratiquer des prix supérieurs (une fois de plus) pour préserver sa profitabilité, tant recherchée.

Swisscom part avec des handicaps

Le développement de Swisscom sur le marché de l’assurance avec «Sure» semble être une démarche audacieuse qui défie les conventions du secteur. Toutefois, cette stratégie pourrait se heurter à des défis structurels liés au principe de mutualité et à la nature même de son rôle de revendeur. Il reste à voir si Swisscom pourra concilier cette nouvelle offre avec une politique tarifaire compétitive et durable.

Enfin, lorsqu’on voit les réactions provoquées par la récente hausse de certains de ses tarifs, il est clair que Swisscom est pénalisé par son image d’opérateur cher et aux méthodes contestées pour arriver à ses fins dans différents domaines. Il ne part probablement pas avec un avantage sur ce marché. C’est là que son marketing va entrer en scène. Il en a les moyens!

Xavier Studer

PS
Enfin, cette diversification pose des questions quant à la finalité de Swisscom. Les entrepreneurs se lancent dans une activité par passion en pensant que leur positionnement sera profitable. Dans le cas de Swisscom, il n’y a que «profitable»… On est très loin de l’esprit de ce que devrait être un véritable service public, qui devrait être son ADN.

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