Contrairement à de nombreux touristes sévissant sur le boulevard, le soussigné expérimente depuis des lustres les prodiges ou les plantages de l’intelligence artificielle (IA), c’est-à-dire ces tas d’algorithmes bogués jusqu’au trognon! Ne reculant devant aucun sacrifice, nous nous sommes embourbés dans Adobe Firefly!

Le célèbre éditeur de Photoshop ou Premiere tente de résister à la déferlante des générateurs d’images tels que Dall-E, Bing de Microsoft basé sur ce dernier, ou Midjourney. Il y a quelques mois, il a lancé des fonctions génératives, très utiles, dans Photoshop Beta, désormais industrialisées dans Photoshop 2024, et Adobe Firefly!

Application générative

Adobe Firefly est une application d’IA générative développée par le célèbre éditeur de logiciels américain, qui permet aux utilisateurs de créer des images, des effets à partir de textes et des illustrations en utilisant des invites textuelles (prompts) simples. Il est proposé dans Adobe Creative Cloud et disponible sur internet.

Pour utiliser Adobe Firefly, il faut accéder à l’application Web du même nom. Grâce à des invites textuelles, il est possible de décrire les images que l’on souhaite créer. Adobe Firefly a été «formé» sur des illustrations provenant d’Adobe Stock, ce qui en fait l’un des générateurs d’images alimentés par IA les plus juridiquement acceptable…

Des essais décevants

N’y allons pas par quatre chemins. Les résultats obtenus en comparaison de ce que propose par exemple un Bing ne m’ont pas semblé satisfaisants. Certes, certaines images sont correctes, mais à l’heure actuelle, un Midjourney ou un Dall-E me semblent en avance sur Adobe qui n’a jamais brillé dans le domaine de l’IA ou généralement de la facilité d’utilisation de ses produits.

On retiendra toutefois une interface plus conviviale et surtout plus complète que ce que proposent Microsoft ou Midjourney. Dans la capture d’écran ci-contre, on constate qu’on peut choisir le format de l’image, un style et de multiples effets, qui ne suffisent pas à rattraper une certaine médiocrité de ce produit payant d’Adobe proposé notamment sur la suite Creative Cloud (CC).

Les limites de l’AA

Mon commentaire? L’IA actuelle se casse souvent les dents lorsqu’on essaie de la passer en production. Si dans le domaine du texte un Perplexity.ai est souvent utile, on constate assez rapidement ses limites lorsqu’on la défie sur des terrains connus. Quant à Firefly, on ne peut qu’exhorter les informaticiens d’Adobe à retrousser leurs manches, voire à retirer complètement leur chemise…

Bref, encore un produit bâclé d’informaticiens spécialisés dans la création sans fin de bugs*. Mon conseil reste donc invariablement le même: n’utilisez pas ces IA si vous n’êtes pas capable de vérifier la qualité du résultat, car les hallucinations de ces IA sont presque la norme. Aujourd’hui, brandir la carte de l’IA revient à jouer à la roulette russe. Prudence, prudence.

Bonne chance!

Xavier Studer

*Entre dix à vingt ans pour stabiliser Microsoft Word… Sans commentaire.