
Système d’exploitation après système d’exploitation, mise à jour après mise à jour, les problèmes demeurent ou ressurgissent invariablement. Cette fragilité numérique, parfois chronique chez un Microsoft, touche aussi désormais d’autres géants, comme Apple, Google et le reste des développeurs… Pénible à l’heure de l’«intelligence artificielle».
En effet, je suis actuellement confronté à différents bugs sur macOS Big Sur 11.1 qui engendrent parfois des plantages ou verrouillent l’accès à certaines parties essentielles de son MacBook, comme expliqué ici. Un problème à nouveau vécu sur une seconde machine animée par le superbe M1 de Cupertino…
Lié à l’histoire de l’informatique, mais…
Evidemment, il sera toujours difficile d’atteindre l’objectif «bug zéro» pour différentes raisons. L’éditeur d’un système d’exploitation, part exemple, ne peut pas assumer les problèmes de logiciels qu’il n’a pas développés. Et parfois, comme avec les PC sous Windows, l’éditeur du système ne peut être responsable des dizaines de milliers de composants et des drivers correspondants…
Quoi qu’il en soit, tant Microsoft qu’Apple et le reste de l’industrie font de très gros efforts pour tester leur code de manière automatisée ou non, comme expliqué dans cette contribution sur les pages développeurs de Microsoft. Désormais, Apple, à l’image de Microsoft, propose de vastes programmes de test de version bêta, avant le lancement des versions commerciales.
Toujours plus critique
Mais cela ne suffit visiblement pas. Le bug bloquant le cadenas des paramètres système sur Big Sur est à ce titre édifiant car il touche une partie sensible du système. S’il y a quelques années Microsoft prenait ses propres bugs avec une certaine distance et un humour certain, les choses sont un peu différentes aujourd’hui.
Désormais tous nos appareils de notre smartphone, à la domotique en passant par nos ordinateurs ou nos services bancaires de paiements sont interconnectés et souvent intimement liés. Certains bugs, apparemment anodins, peuvent prendre des proportions importantes, surtout pour les utilisateurs lambda qui ne sont pas censés connaitre toutes les astuces pour retomber sur leurs pattes…
Et l’intelligence artificielle?
A l’heure, paraît-il, de l’«intelligence artificielle», qui soutient déjà les développeurs, on peut s’interroger sur cette situation. Surtout lorsque des bugs apparemment anodins touchent des parties essentielles du système d’exploitation. On se dit que de notre temps, certaines parties devraient être fiables à 100%, notamment grâce à ces prodiges d’intelligence, non?
Mon commentaire? Dans l’aéronautique, l’industrie automobile ou la santé, il semblait il y a peu difficile d’imaginer que de tels bugs puissent survenir car le prix de développement des lignes de codes en raison du nombre de test effectué n’est en rien comparable. Pourtant, la mise au sol forcée des Boeing 737 Max, apparemment pour des questions logicielles a de quoi faire réfléchir. Bref, on se demande quand cet ère de «bricolage numérique» touchera à sa fin.
Xavier Studer