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A fond la fibre optique: le test des stratosphériques 10 Gigabits de Salt Fiber!

Salt transfigure la fibre optique.
Salt transfigure la fibre optique.

L’histoire de l’informatique montre que ce qui nous semble quelque peu extraterrestre la veille devient banal le lendemain. Il en ira certainement de même avec les 10 Gigabits/sec de Salt Fiber, qui propose aux particuliers de Suisse le meilleur de la fibre optique! Un test complexe…

Tester un tel débit aujourd’hui nécessite outre un abonnement très avantageux à Salt Fiber, un équipement informatique à jour tel que le dernier Mac Mini ou les deniers MacBook Pro. Du côté du monde des PC, il existe aussi des solutions, mais qui sont encore très loin d’être la norme. Le standard reste la carte réseau de type Gigabit.

Du matériel un peu particulier

De toute manière, il faut que la carte mère puisse supporte les débits d’une carte Ethernet de type 10 Gigabits, comme celle-ci ou bénéficier d’un ordinateur portable avec une connectique de type Thunderbolt 3, pour pouvoir brancher un adaptateur comme celui-ci, qui m’a été mis à disposition par Salt. J’ai donc utilisé cet appendice pour ce test…

Le petit boîtier Solo10G à environ 200 francs de Sonnettech peut s’utiliser aussi bien sur un PC que sur un Mac équipé d’un port Thunderbolt 3, une norme qui se généralise désormais rapidement. L’installation sous Windows 10 est particulière. Il fait d’abord autoriser l’accès Thunderbolt 3 de ce périphérique à sa machine.

Quelques petits réglages…

Ensuite, les drivers devraient être installés automatiquement par Windows 10, ce qui n’a pas fonctionné dans mon cas. Comme à la bonne époque, j’ai dû me rendre sur le site internet du constructeur pour rapatrier un paquet ZIP contenant les pilotes nécessaires à ce petit boîtier. Ceci fait, j’ai d’abord constaté qu’il ne se synchronisait pas à 10 Gigabits/sec…

En effet, le câble de type 5E utilisé (suffisant pour de courtes distances) n’était pas connecté au bon port de la Salt Fiber Box! Pour bénéficier de ce débit stratosphérique, Salt propose un port RJ45 spécifique sur son routeur. Après avoir branché correctement le câble, le boîtier m’a indiqué que ma ligne était synchronisée à 10 Gigabits/sec.

Le test avec le Speedtest d’Ookla

J’ai donc pu commencer à tester ma ligne avec l’application dédiée d’Ookla. Ce Speedtest propose en effet différents serveurs en Suisse, qui permettent parfois de dépasser le Gigabit/sec, mais rarement. Pour pouvoir tutoyer des vitesses de plusieurs Gigabits/sec, il est nécessaire d’utiliser des machines capables de prendre en charge un tel débit…

Dans la région de Lausanne, j’ai constaté que deux serveurs tiraient leur épingle du jeu: celui de Wingo (Swisscom) ainsi que celui de Salt, installé à Renens. Ce sont sur ces deux équipements que j’ai parfois tutoyé, voire dépassé les 8 Gigabits/sec aussi bien en téléchargement, qu’en téléversement. Dommage que mis à part ces exceptions, les serveurs d’Ookla ne sont pas prêts à tester le Gigabit et moins encore les 10 Gigabits internet…

Sonnettech pour surfer à 10 Gigabits en Thunderbolt 3.

Salt pousse à l’innovation, Swisscom freine tout

Au final, compte tenu des différentes limites du matériel d’aujourd’hui, poussé dans ses ultimes limites, on constate que Salt propose bel et bien une vitesse de l’ordre des 10 Gigabits/sec, du moins à certains moments de la journée. En soirée, le débit en téléchargement semble parfois descendre de quelques Gigabits, celui en téléversement demeurant à sept ou huit Gibabit.

Cet exemple est très instructif. Il montre que les opérateurs à jour sont capables d’utiliser tout le potentiel de la fibre optique, ce qui n’est pas le cas d’un Swisscom, qui non seulement peine à proposer le Gigabit, mais, pire, ralentit artificiellement le déploiement de cette technologie en Suisse, mettant potentiellement notre pays en danger technologiquement. Tout ça pour protéger son ultra-domination du marché. Une triste mentalité, réellement déplorable, puisque nous sommes tous un peu propriétaires de Swisscom.

Serveurs ou fibre: des tests de quoi?

Plus fondamentalement, ces tests sont très enrichissants et posent de nombreuses questions, car ils montrent encore une fois les limites de ce genre de démarches. Pour pouvoir réellement évaluer les performances réelles d’un opérateur, il est nécessaire que de multiples précautions et conditions matérielles soient réunies: carte réseau compatible, carte mère compatible, câble suffisamment performant, etc.

Ensuite, l’utilisateur doit aussi être à la hauteur. Il doit configurer correctement son matériel, effectuer les bons branchements et s’assurer que les outils utilisés permettent véritablement de mesurer ce qu’il veut tester… Et c’est là la dernière limite! Nombre de mesures effectuées sur Ookla ne sont ni pertinentes ni significatives, car cette entreprise ne propose pas de serveurs suffisamment performants et à jour. Pas brillant.

Dommage qu’Ookla ne mette pas en garde les internautes contre les très sérieuses limitations qu’il impose. Selon l’abonnement de son utilisateur, il ne devrait proposer que des serveurs compatibles pour afficher des mesures significatives, ce qui n’est pas le cas. Enfin, pour la petite histoire, il est piquant de constater que Swisscom a récemment cité les résultats d’Ookla pour vanter son réseau mobile… MDR.

Xavier Studer

PS. Les tests de débit d’Ookla dans les navigateurs internet sont à considérer avec la plus extrême prudence.

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