Logitech a publié cette semaine des résultats décevants, en partie à mettre sur sur le compte d’effets exceptionnels. Bracken Darrell, le nouveau CEO, les a qualifiés d’inadmissibles dans un communiqué et promet de réorganiser l’entreprise en supprimant certains produits comme les télécommandes universelles.
En fait, la multinationale souffre de problèmes stratégiques profonds qui ne sont pas récents. En plus, la production de Logitech ne se distingue plus suffisamment qualitativement de celles de ses concurrents (Illustration ci-contre). Quelques pistes de réflexion….
La maison numérique
Il y a quelques années, le producteur d’accessoires multimédias, qui souffre notamment de la baisse des ventes de PC, expliquait qu’il se préparait à la maison numérique en dévoilant ses collections pour le salon qui comprenaient des télécommandes universelles Harmony, des claviers spéciaux et des boitiers musicaux tels la Squeezebox. Un positionnement intéressant.
A ce stade déjà Logitech ne faisant que la moitié du chemin. Personne ne comprenait pourquoi elle s’aventurait dans la production de radios internet sans proposer la vidéo au travers des mêmes appareils, ce que de nombreux concurrents faisaient alors… Récemment, à l’IFA 2012, je n’ai d’ailleurs pas été convaincu par sa gamme de haut-parleurs sans fil Boombox non compatible NFC.
Google TV à moitié
Ensuite, Logitech s’est aventurée dans le projet Google TV. Là aussi, elle a fait les choses à moitié, car les différents périphériques associés n’étaient pas assez innovants pour le salon. Dommage, car Logitech aurait pu faire très fort avec sa division télécommande universelle.
L’entreprise suisse aurait en effet pu concevoir une télécommande universelle sous Android (un peu comme la Sony S) tactile révolutionnaire permettant de piloter tous les appareils du salon. A la place, la société notamment présente à l’EPFL, s’est embourbée dans le marché de la vidéo surveillance…
Problèmes de qualité
Et si l’actuel CEO du groupe évoque des produits innovants et réussis comme la coque-clavier pour l’iPad, il oublie de préciser que certains d’entre eux ont été développés avec des partenaires comme Zagg et que Logitech a probablement manqué de réactivité sur ce marché.
Enfin, Logitech souffre d’un problème de positionnement. Il y a une vingtaine d’années, Logitech était synonyme d’innovation et de qualité suisse. Aujourd’hui lorsque je vois les touches de mes claviers que ce soit un diNovo à 300 francs, qui n’a rien d’un produit soldé, ou un modèle standard qui commencent à s’effacer après quelque mois, je me dis que je risque bien de passer un jour à une autre marque… Pourquoi pas Microsoft?
Xavier Studer